Le soufisme

(2ème partie)


Que les Prières et les Salutations d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons !

« Les premiers soufis fuyaient les portes des sultans et des émirs, mais par la suite ils sont devenus leurs amis. »
(Ibn al-Djawzî).


Ibn el-Djawzî a dit : « Les premiers soufis renonçaient à leur argent par ascétisme. Comme nous l’avons vu, ils étaient motivés par de bonnes intentions, bien qu’ils se trompaient dans leurs agissements. Ils s’opposaient ainsi tant à la religion qu’à la raison. Quant aux dernières générations soufies, celles-ci penchent plutôt vers ce bas-monde et se complaisent à amasser de l’argent de n’importe quelle façon ; s’ils sont les partisans du moindre effort, ils n’en cultivent pas moins le goût pour les plaisirs mondains. Certains d’entre eux sont bien capables de gagner leur vie mais ils préfèrent croupir au Ribât (sorte de couvent) ou à la mosquée. Ils s’en remettent à l’aumône qu’on leur tend et ils préfèrent frapper à la porte des autres. Il est connu pourtant que le riche ou la personne capable de travailler ne doivent pas recevoir l’aumône. Peu importe d’où leur viennent les aides qu’ils reçoivent ; l’argent d’un tyran ou d’un percepteur leur est le bienvenu. Ils ont pour devise qu’Allah leur ouvre les portes, que leur part de ce bas-monde doit leur arriver d’une façon ou d’une autre, et qu’il n’est pas décent de refuser les dons venant d’Allah, bien qu’ils ne vouent leur reconnaissance à personne d’autre. Ils agissent dans leur ignorance de façon contraire à la Loi divine et s’opposent ainsi à la conduite des pieux prédécesseurs…

On m’a rapporté qu’un soufi se présenta chez un émir tyran. Il lui fit un sermon et reçu quelques gratifications en retour. Dès lors, l’émir s’exclama : « Nous sommes tous des chasseurs sauf que nos pièges sont différents ! »…

Les premiers soufis posaient un regard scrupuleux sur la provenance de leur argent et de leur nourriture. Quand Ahmed ibn Hanbal fut interrogé au sujet de Sourrî Saqtî, il répondit : « Ce Chaykh est connu pour avoir une nourriture honnête. » [1] Sourrî a dit : « J’ai accompagné un groupe de gens qui partait en guerre. Nous avons loué une maison dans laquelle j’ai installé un four. Cependant, ils n’ont pas voulu par scrupule toucher au pain qui avait été cuit dans ce four. »
Or, les soufis de notre époque se posent étonnement moins de question sur la chose. Un jour, je me suis renseigné au sujet du Chaykh d’un Ribât dans lequel je venais d’entrer. On m’a répondu qu’il s’était rendu chez l’émir un tel pour le féliciter d’un don (apparemment il s’agissait d’un vêtement Ndt.) qu’il avait reçu, sans se soucier que l’homme en question était un grand tyran. Je me suis alors exclamé : « Malheur à vous ! Il ne vous a pas suffit d’avoir ouvert boutique, il vous faut en plus présenter vos marchandises à vos gouverneurs ! L’un d’entre vous ne se donne pas la peine de chercher son pain alors qu’il en est capable, en comptant sur l’aumône et ses relations.
Comme si cela ne lui suffit pas, il se tourne vers n’importe qui, mieux il se tourne vers les tyrans afin de profiter de leurs largesses. Il le félicite de revêtir un vêtement qui lui fut illicitement offert et d’avoir pris un pouvoir qu’il fait régner pourtant par la tyrannie. Par Allah ! Vous êtes plus nuisibles à l’Islam que tout au monde. »

Un groupe parmi leurs Chouyoukh a pris la vocation d’amasser l’argent dont l’origine est douteuse. Il existe plusieurs sortes de ce genre d’individu : certains d’entre eux se faisant passer pour des ascètes, amassent l’argent de la façon la plus avide. Dans la réalité, leur situation est bien loin de leurs prétentions ! D’autres affichent sur eux la pauvreté mais en cachette ils se font leur fortune. Malheureusement, la plupart d’entre eux encombrent les vrais pauvres en prenant illicitement une part de la Zakât. On rapporte que le Chaykh d’un Ribât s’habillait en laine (Soûf) indifféremment en été et en hiver. A sa mort, il laissait derrière lui quatre mille dinars. » [2]

Voici des passages du livre el-Ghounya de `Abd-el-Qâdir el-Djîlânî


La confrérie Tidjâniya pour ne citer qu’un exemple

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